Petite école sereine : Le chocolat

Petit miracle vendredi dernier, renouvelé  mardi. Le grand calme dans la classe. Ni cris ni pleurs, ni agitation.

Vendredi les petits étaient cinq pour notre équipe de quatre. Et nous en avons profité pour faire de la musique, après un goûter de framboises autour de la table basse : orchestre flûte et percussions avec maracas et castagnettes...

Un vrai régal. D'abord tous ensemble en toute liberté pour découvrir les sons de l'instrument. Puis un par un chacun improvise. Puis tous ensemble en rythme pour accompagner les profs qui chantent. Enfin on écoute le silence entre chaque improvisation collective...  

Un grand moment de joie.

Nous nous sommes dit qu'une musicienne comme France pourrait venir nous donner quelques conseils et faire entendre aux petits les ressources de la musique. Qu'en penses tu France?

Ce mardi les enfants sont venus à huit. Une même atmosphère sereine. Notre Aschley était parfaite et a participé a tout. Découpage, dessin, peinture, transvasement de graines... 

Le moment magique a été  celui de la lecture. Les profs ont réussi à faire asseoir tout le monde sur des galettes de mousse. C'est un matériel prêté par l'école des Bruyères : chaque enfant s'assoit à terre sur sa galette et se place face à  Pierrette qui lit et montre les images. Ils ont su se tenir assis, écouter et regarder le livre avec grand intérêt. 

Hatem et Modibo qui n'ont pas un caractère toujours docile se sont prêtés facilement au découpage collage, ou au dessin. On les a même entendu parler. Hatem, satisfait de son dessin a enduit de colle le recto de sa feuille pour le coller fièrement sur le mur. Claude lui apprend à écrire le H de son prénom. 

Le papa était très fier aussi en venant le chercher de voir ce que son fils avait réalisé  : c'est mieux que ce que fait son frère en maternelle, a-t-il dit.

Une anecdote amusante : je participe le jeudi à l'aide aux devoirs pour les grands de l'école primaire. Il y a deux garçons récalcitrants pour lire, peu motivés pour cet apprentissage. 

A la fin de la séance au moment où ils quittent la salle, alors qu'ils passent devant une grande affiche des lettres de l'alphabet, je me saisis du balai et en pointe le manche vers une lettre en leur demandant de la nommer. 

Bonne réponse !  

Et j'ai alors l'idée de récompenser avec un carré de chocolat. Ah! La joie.

Les autres, à leur tour, veulent jouer le jeu. Certains répondent parfaitement. Ma tablette fond à vue d'oeil!

Le lendemain, à la fin de la petite école, quelques grands passent toujours nous voir, les filles nous aident à ranger ou balayer, les garçons cherchent à jouer. Eh bien, ils se sont souvenus du jeu de balai. L'oeil brillant d'intérêt et les sourcils froncés tant ils se concentrent, ils ont fièrement reconnu deux ou trois lettres désignées par mon balai. Je varie les difficultés : Anissa, élève très studieuse, a eu droit au J,R,F. Pour Amirkhan je choisis le O ou le I ... pour commencer.     Harouna, qui sortait de l'école maternelle, n'a pas voulu être en reste et a montré à tous sa parfaite connaissance de l'alphabet.